La gestion des coups de chaleur en élevage de canards

Partner(s): Grimaud Frères
Industry(ies): Duck

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Les températures exceptionnellement élevées des mois de juin, juillet et août peuvent perturber les élevages. Ces coups de chaleur ont parfois des conséquences néfastes sur les animaux. Bien que les canards de Barbarie supportent en général mieux la chaleur que les canards pékins du fait de leur origine, une température supérieure à 27°C risque de causer des troubles chez les canards.

Savoir reconnaitre les signes d’une chaleur trop importante sur les canards est primordial. Des changements dans leur comportement pourront être observés comme des difficultés à s’alimenter et à s’hydrater, ce qui risque de bouleverser leur équilibre électrolytique. Dans ce cas, des troubles du métabolisme des canards peuvent survenir et créer un dérèglement de leur appareil génital, impactant la qualité de la ponte et causant des problèmes de santé chez les canards reproducteurs.

Depuis quelques années, la canicule peut frapper à partir des mois de mai ou de juin. C’est pourquoi il est important de préparer son bâtiment pour anticiper les changements de température.

ANTICIPER LA CHALEUR EN ELEVAGE DE CANARDS

Lorsque les premières vagues de chaleur arrivent, l’emplacement et l’exposition du bâtiment a une incidence sur la température ressentie dans l’élevage : des zones enherbées, propres et entrenues à proximité peuvent apporter de la fraîcheur dans l’élevage.

Certains équipements, comme la brumisation, pourront être utilisés pour parer aux désagréments provoqués par la hausse des températures estivales. La brumisation haute pression est un outil de refroidissement incontournable pour aider les canards à passer le pic de chaleur. Le matériel mis en place doit assurer 80 bars de pression à minima afin de permettre une atomisation suffisante des gouttes d’eau nécessaire à l’absorption des calories de l’air lors de l’évaporation de l’eau. Une brumisation correctement utilisée peut abaisser la température de 7 à 8 degrés en bâtiment d’élevage.

En complément de l’utilisation de la brumisation, il est conseillé d’utiliser des brasseurs d’air et des turbines. Cette utilisation conjointe d’un système de refroidissement et d’un système de ventilation est redoutable pour réduire la température en élevage, et donc limiter le stress thermique des animaux.

Les rampes de brumes en inox sont à privilégier. Le nombre adéquat de buses, ainsi que leur débit et leur disposition doivent être validé avec l’équipementier. Les buses doivent être installées dans le circuit d’air de la ventilation et la taille des gouttes d’eau doit permettre de maximiser l’échange calorique entre l’air et l’eau.

Un système de pad cooling (ou refroidissement par évaporation) peut également être utilisé. Lorsqu’il est utilisé en élevage, le système de pad cooling implique l’installation de tampons humides sur les murs ou le toit du bâtiment, qui sont maintenus humides en continu à l’aide d’un système d’irrigation. L’air chaud à l’intérieur du bâtiment est ensuite aspiré à travers les tampons humides, ce qui provoque l’évaporation de l’eau et une baisse de la température de l’air.

LE CONTROLE DES REGLAGES

Dans tous les cas, l’utilisation des équipements à des conséquences sur la gestion de l’élevage. La mise en fonctionnement d’un système de refroidissement peut par exemple dégrader la litière plus rapidement. Ainsi, pour préserver la litière en bon état, il est nécessaire de contrôler l’hygrométrie dubâtiment. Lorsque l’hygrométrie naturelle ou du bâtiment est trop élevée et dépasse le seuil de 90%, la brumisation perd en efficacité et il devient préférable de la couper temporairement.

Comme expliqué au début de l’article, les canards ont un degré de tolérance à la chaleur différent en fonction de leur espèce. Ainsi, on déclenchera le système de brumisation à partir de 24 ou 25°C en élevage de pékins et à partir de 27 ou 28°C en élevage de canards de Barbarie.

La disposition et l’utilisation des systèmes de ventilation doivent également être adaptées à l’espèce. Les brasseurs devront permettre aux pékins de trouver des zones où la vitesse d’air est élevée (turbines d’air horizontales réglées à 20m²/h), tandis qu’il est conseillé d’éviter de créer de telles zones chez les canards de Barbarie, au risque de développer des pathologies respiratoires chez ces derniers.

Si les équipements mis en place permettent de prévenir les coups de chaleur et améliorer le confort des animaux, il existe d’autres moyens pour aider les canards à passer ces pics de température, comme l’utilisation d’adjuvants nutritionnels pour inciter les animaux à consommer davantage d’aliments.

Dans tous les cas, anticiper et préparer son bâtiment aux coups de chaleur est nécessaire pour le confort et le bien-être des animaux. Prendre en compte et s’adapter aux besoins des canards permet d’optimiser sa gestion d’élevage en évitant les conséquences néfastes de la chaleur sur la ponte et sur la santé des animaux.

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GP & PS Breeder production director

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