Le stress thermique des truies et des cochettes

Avec les températures extrêmes de l’été, le stress thermique peut se manifester plus tôt et plus gravement chez les truies. Cela a un impact sur le bien-être et les performances des truies et des porcelets, avec pour conséquence des pertes économiques importantes.

Le stress thermique peut être la principale cause d’infertilité chez les truies et les cochettes pendant les mois d’été. Lorsque la température ambiante dépasse 27° Celsius, les femelles peuvent commencer à présenter les effets du stress thermique. Le taux de fertilité peut ainsi chuter de 5 à 10 % chez les truies accouplées pendant les périodes de stress thermique. La mortalité des truies peut également augmenter, en particulier chez les truies gestantes avant la mise bas. L’intervalle entre le sevrage et la mise à la reproduction, ou l’oestrus des truies est affecté, ce qui réduit le nombre de truies sevrées disponibles pour la reproduction. Le nombre de cochettes de remplacement nécessaires pour assurer l’objectif de mise bas peut tripler pendant les mois d’été. De faibles taux de mise bas et un nombre accru de cochettes de remplacement peuvent avoir un impact négatif sur le rendement du troupeau et le nombre de jours de truies non productives.

Le signe le plus courant d’infertilité saisonnière est une réduction des taux de mise bas, bien que des réductions de la taille des portées soient occasionnellement observées.

Le graphique ci-dessus montre le taux de mise bas pour une période de trois (3) ans aux Etats-Unis. Notez la chute du taux de mise bas à l’automne de chaque année. C’est un exemple de la façon dont le stress thermique affecte régulièrement les performances des truies. Le même graphique est observé en Europe sur le taux de fertilité à l’échographie.

LE STRESS THERMIQUE EST :

• Associé à un temps chaud
• Associé à une diminution de la lumière du jour
• Un test pour la gestion des troupeaux de reproduction
• Il est inévitable dans de nombreuses régions du monde.

(Graphique et points selon les données du Dr. John Deen, PigChamp USA)

ZONE DE CONFORT DE LA TRUIE :

• Tout comme les humains, les porcs ressentent la chaleur en fonction de la température et de l’humidité.
• Le stress thermique pour les truies en lactation se produit lorsque les températures sont en dehors de la zone de confort de l’animal, qui varie entre 15 et 21 degrés Celsius.

Les porcs sont particulièrement sensibles à la chaleur car ils ne transpirent pas. La truie se rafraîchit principalement en haletant et en se couchant sur des surfaces fraîches. La principale façon de refroidir la truie est le refroidissement par convection, c’est-à-dire le mouvement de l’air sur son corps.

Un taux d’humidité élevé peut également être un facteur important de stress thermique. Il faut donc tenir compte de l’indice de chaleur, qui est une combinaison de la chaleur et de l’humidité. Un tableau de l’indice de chaleur est présenté ci-dessous :

INDICATIONS

En surveillant la fréquence respiratoire pendant le repos, les producteurs peuvent déterminer si les femelles sont stressées par la chaleur. La fréquence respiratoire normale est de 15 à 25 respirations par minute. Des taux respiratoires supérieurs à 40 respirations par minute indiquent que les porcs risquent de subir un stress thermique. La consommation d’aliments pendant la lactation est généralement réduite pendant les périodes de stress thermique. Des intervalles prolongés entre le sevrage et l’œstrus, ainsi que l’anoestrus après le sevrage, peuvent également être une indication de stress thermique. En particulier, les truies de première parité sont plus sujettes à l’anœstrus après le sevrage en raison de leur plus petite taille et de leur plus faible consommation pendant la lactation.

EFFETS

La mortalité embryonnaire augmente lorsque les femelles subissent un stress thermique. En cas de chaleur extrême au cours des 30 premiers jours de gestation, les truies et les cochettes peuvent présenter des pseudo-grossesses et réabsorber les fœtus. Les truies stressées par la chaleur sont mal à l’aise. Elles peuvent se coucher sur les porcs plus fréquemment et présenter une capacité maternelle générale réduite. De plus, les truies stressées par la chaleur en cours d’allaitement ont une consommation alimentaire réduite, ce qui affecte la production de lait, entraînant un poids au sevrage plus faible et du taux de reproductions des truies.

PRÉVENTION

Choice s’engage à vous aider à maximiser les performances de votre exploitation. Voici quelques conseils pour prévenir et éviter le stress thermique :

• Assurez-vous que les systèmes de ventilation fonctionnent correctement et fournissent un mouvement d’air adéquat. Le taux de ventilation minimum dans les installations fermées pour les truies reproductrices et gestantes est de 200 m3/tête, tandis que le taux pour les truies avec portées est de 800 m3/tête par temps chaud.

• Évaluez le mouvement et la distribution de l’air et éliminez ou réduisez les obstacles.

• Améliorez la température de l’air avec des systèmes de cooling ou d’égouttement. Si ces systèmes sont activés lorsque les températures sont supérieures à 27 degrés, ils contribueront à empêcher l’installation de se réchauffer trop rapidement.

• Assurez un approvisionnement en eau abondant. Un approvisionnement en eau adéquat est essentiel pour les animaux par temps chaud. Le débit d’eau minimum par abreuvoir à tétine est de 1 litre/minute en gestante mais doit être de 3 litres/minute en lactation.

• Veillez à ce que les systèmes d’arrosage soient correctement placés et opérationnels avant que le stress thermique ne devienne une menace. Les arroseurs sont efficaces pour refroidir les truies dans tous les lieux de production s’ils sont utilisés correctement.

• Pour maintenir des températures confortables dans les bâtiments de mise bas, il est essentiel de bien gérer les lampes chauffantes pendant les mois d’été.
  • Utilisez des ampoules à incandescence de 100 watts plutôt que des ampoules de lampe chauffante (si elles sont disponibles).

• Mettez au point votre système de ventilation avant la saison estivale (généralement en avril).

Les inspections de la ventilation comprennent :

• S’assurer que toutes les parties du système de ventilation soient opérationnelles – ventilateurs, déflecteurs, cooling, systèmes d’égouttement, rideaux, etc.
  • S’assurer que les pales et les volets des ventilateurs soient propres pour fonctionner efficacement

• Évitez de déplacer les femelles durant les heures les plus chaudes. En général, le meilleur moment est le début de la matinée.

• Le nombre de truies sevrées disponibles pour la reproduction pendant les mois chauds diminue généralement en raison d’une baisse du pourcentage de reproduction des truies sevrées. Les producteurs peuvent compenser en augmentant le nombre de cochettes. De nombreux producteurs augmenteront l’inventaire de l’exploitation de 5 à 10 % deux mois avant la saison de stress thermique afin que l’exploitation puisse maintenir ses objectifs de reproduction. Ils peuvent également réduire le taux de réforme des truies afin de garder les salles de mise bas pleines.

• L’état nutritionnel avant la reproduction affecte également le nombre d’embryons et leur survie. Choice recommande de nourrir les truies sevrées ad-libitum du sevrage à la première saillie.

• Maintenir un état corporel correct des truies. Une condition corporelle correcte peut aider les truies à faire face au stress thermique. Les truies trop grasses sont plus sujettes au stress thermique et ont généralement une prise de lait plus faible.

• Les programmes nutritionnels et les pratiques d’alimentation doivent être revus pendant les périodes de stress thermique. Le régime alimentaire doit être formulé pendant les périodes de forte chaleur pour que la prise de lait soit réelle.

• Surveillez de près les truies pendant les pics de température en début ou en fin de saison. Ces pics de température peuvent être plus stressants pour les truies car elles ne sont pas acclimatées à ces températures

Selon la situation géographique, le stress thermique peut constituer un problème grave pendant deux à six mois de l’année. Des précautions et des ajustements de gestion appropriés peuvent réduire l’impact du stress thermique sur les niveaux de production et améliorer le confort général des truies.