Réputée pour être d’excellentes pondeuses, les canes de Pékin sont particulièrement adaptées pour former un élevage de canards reproducteurs. Afin d’améliorer encore leur performance, une bonne nutrition est une condition indispensable à la production optimale d’œufs viables et de canetons de qualité.
L’alimentation des canards de Pékin se décline en plusieurs phases pendant leur parcours d’élevage, si toutes sont importantes, la phase de démarrage s’avère décisive. En effet, les trois premiers jours de leur vie vont conditionner tout leur potentiel de reproducteurs, il faut donc faire extrêmement attention à leur nutrition à ce stade précoce. Du fait de sa croissance extrêmement rapide, la vigilance doit être redoublée pour le canard de Pékin.
La phase de démarrage
L’aliment de démarrage, présenté en miettes pour une meilleure absorption, doit contenir des matières premières faciles à digérer. Au sein du groupe Grimaud Frères, nos experts conseillent de leur donner une alimentation composée de nutriments et d’additifs très digestibles, notamment des minéraux chélatés qui sont plus aisés à assimiler par les canetons. Les chélates associent des oligo-éléments à des protéines, ce qui a le double intérêt de faire grimper le rendement d’absorption à 60 % et de limiter les rejets dans l’environnement. Cette alimentation de démarrage doit être conservée entre 8 et 10 jours, le temps que le caneton forge son système nerveux et commence sa croissance osseuse, puis on entre justement dans la phase de croissance. Un aliment sur lequel il ne faut pas hésiter à investir.
La phase de croissance
Lorsqu’on passe à la phase de croissance, la présentation de l’aliment change, on passe aux granulés, une forme adaptée au bec du canard qui facilite son ingestion. Les granulés évitent également une déconcentration des apports vitaminiques et oligominérales dans l’aliment sous forme de fine non consommée par les canetons. La nutrition lors de cette phase doit répondre aux besoins de constitution primaire des canards, c’est à ce moment-là qu’ils finissent de construire leurs systèmes nerveux et osseux, et qu’ils constituent leur masse musculaire. Attention le but n’est pas de les engraisser à outrance, un surplus de graisse aurait un effet anti-reproduction. L’aliment de croissance dure jusqu’à 8-10 semaines avant d’entamer la phase d’élevage.
La phase d’élevage
Le but de ce nouveau stade dans le parcours du canard de Pékin est d’entretenir le capital obtenu lors du démarrage et de la croissance, et de préparer les animaux à la reproduction. Les aliments fournis aux canards sont légèrement moins concentrés, l’idée est de renforcer encore le squelette des canes en leur fournissant le juste apport en calcium. Une reproductrice avec de bonnes réserves osseuses donnera ainsi des œufs avec des coquilles solides, ce qui va conditionner la qualité des futurs canetons. C’est à la fin de cette phase d’élevage que se construit le potentiel de la croissance de la grappe ovarienne de la cane et des testicules des canards, ce qui influera nécessairement les performances de reproduction à suivre.
Il faut également faire attention à ne pas s’écarter des objectifs de croissance. Le but est de donner le bon apport alimentaire en fonction des courbes de croissances, dans le cas contraire, la formation de la composition corporelle des canards de Pékin ne sera pas celle attendue. Une alimentation qui ne suit pas cette courbe peut avoir de lourdes conséquences sur un élevage. Cela peut se traduire par des carences provoquant des problèmes d’ossification qui vont ensuite se répercuter sur la qualité des coquilles au moment de la ponte. À l’inverse, des canes avec de l’embonpoint auront des difficultés à pondre, et des mâles trop gras présenteront des problèmes de fertilité. Dans tous les cas si l’alimentation des canards n’est pas qualitative, les éleveurs seront confrontés à une productivité d’œufs faiblarde et des soucis d’éclosabilité. Avec une nutrition adaptée, les experts de Grimaud Frères assurent qu’une femelle a le potentiel de produire 252 œufs et 206 cannetons, sur une période de ponte de 45 semaines.
La phase de ponte
Lorsque les canes entrent en période de ponte, leur alimentation est variable. Les besoins ne seront pas les mêmes en début et en fin de ponte. Au départ, les canes ont encore des besoins en croissance, on va leur distribuer une alimentation plus riche en protéines et en apports énergétiques. En fin de ponte, on diminue l’apport de protéines et on augmente le calcium. Attention les mâles et les femelles étant mélangés, ils bénéficient de la même alimentation, il ne faut donc pas trop augmenter le calcium, cela pourrait nuire à la production de spermatozoïdes, et les canards pourraient perdre en fertilité.
Une alimentation pour des futurs canetons de qualité
Si une alimentation adaptée permet tout d’abord de répondre aux besoins physiologiques des canards reproducteurs, on va aussi chercher à transférer un maximum de nutriments jusqu’à l’œuf pour augmenter la viabilité et la qualité des canetons avant leurs naissance. En effet, le caneton va se nourrir du jaune de l’œuf, il faut donc maximiser la qualité des apports nutritionnels nécessaires et ne surtout pas négliger la qualité et la quantité des apports vitaminiques et des acides aminés. Chez Grimaud Frères nous préconisons notamment d’incorporer à l’aliment de la vitamine type HY-D directement assimilable par le foie, qui associée à des antioxydants de type canthaxantine améliorent l’éclosabilité, la qualité de l’embryon et donc du caneton. Il part ainsi avec de bonnes bases dès le départ !
Avant tout il ne faut surtout oublier que le premier aliment essentiel à la vie de tout être vivant, et en particulier des canards, est l’eau et que la qualité de cette dernière est prépondérante.
L’action de l’alimentation d’un point de vue sanitaire
Afin de sécuriser la production au moment de la ponte, des additifs pourront être utilisés afin de réduire les flores pathogènes dans le tube digestif des parents et ainsi améliorer la qualité bactériologique des œufs, puis des canetons. En orientant la flore digestive, par l’abaissement du Ph du tube digestif avec des huiles essentielles et/ou des acides protégés, on réduit fortement la prolifération des bactéries de gram négatif type colibacilles, salmonelles et autres Pseudomonas, et le risque de transmission verticale ou croisée aux œufs est fortement diminué.
En complément pour limiter les risques de contaminations des élevages par l’aliment, il est possible d’utiliser des aliments traités thermiquement, c’est-à-dire chauffés pour détruire les potentielles salmonelles présentes dans les matières premières. Une manière de sécuriser l’alimentation des canards et de conditionner la qualité des poussins.
La meilleure protection sanitaire réside avant tout dans la sélection des matières premières qui vont rentrer dans la fabrication de l’aliment. La bonne connaissance des valeurs nutritionnelles ainsi que la qualité fongique de ces dernières sont des éléments de base à la fabrication d’un bon aliment.
Adapter l’alimentation en fonction de son environnement
En fonction des pays, des régions et de leurs conditions climatiques, les manières d’alimenter son élevage de reproducteurs peuvent différer, il n’y a pas qu’une seule façon de faire. Il y a forcément des différences dans l’alimentation en fonction du climat, de l’environnement et des conditions d’élevage. Il faut donc savoir s’adapter aux besoins des canards au sein d’un environnement particulier.
Les différences peuvent aussi venir des matières premières qui ne sont pas forcément les mêmes d’une région du monde à l’autre, comme le précise Robert Wehrlen, responsable productions parentales :
« Chez Grimaud Frères, nous gardons l’esprit ouvert, il est toujours intéressant d’analyser différents procédés pour retirer le meilleur de ces derniers. ». Au sein de notre groupe, nous avons un expert nutritionniste et toutes les compétences requises pour vous aider à adapter ces préconisations alimentaires quelles que soient vos conditions sur le terrain. En fonction des différentes phases décrites ci-dessus, Grimaud Frères a une vision des besoins de nos canards que nous mettons aux services de nos clients pour vous garantir la bonne performance de votre élevage.“
Robert Wehrlen – Responsable Productions Parentales, Grimaud Frères