Dans le monde de l’élevage, beaucoup connaissent Jean-Luc Martin pour tous les systèmes de ventilation qu’il a commercialisé pour le compte de Tuffigo puis Tuffigo-Rapidex. Il y a presque deux ans, ce passionné de l’élevage décide de voler de ses propres ailes pour proposer au marché une nouvelle solution d’analyse des points-clés de l’élevage hors-sol (ventilation, étanchéité, distribution automatique de soupe…). Un conseil d’expert numérique développé au sein de sa société, spécialement créée : Tell-Élevage. Après de longs mois de mise au point, la solution numérique est fin prête.
“Les bâtiments d’élevage sont de plus en plus sophistiqués et la mise au point des équipements d’élevage réclame des réglages précis et durables.“
Après une trentaine d’années passées dans la commercialisation d’équipements d’élevage dédiés à la ventilation, vous voilà désormais dans l’audit et le diagnostic.
Mais quelle mouche vous a donc piqué ?
Les bâtiments d’élevage sont de plus en plus sophistiqués et la mise au point des équipements d’élevage réclame des réglages précis et durables. Là où quelques heures suffisaient pour leur mise en route il y a dix ans, une bonne journée est désormais nécessaire. Mais ces réglages ne sont pas toujours optimums. Ce que Tell-Élevage propose, c’est quelque chose qui n’existe pas encore sur le marché : un diagnostic « point zéro » avant le démarrage d’un bâtiment neuf ou rénové pour que les éleveurs soient sûrs de réceptionner l’outil performant acheté, ou périodiquement (un ou deux ans) pour mesurer les dérives. Et ce pour un coût dérisoire au regard des manques à gagner mis en évidence lors de nos interventions. Les bâtiments mal réglés entraînent, en effet, une baisse des revenus de l’éleveur, une augmentation des frais vétérinaires et une dégradation des conditions de travail.
L’audit Tell-Élevage d’adresse à tous les acteurs des filières d’élevage. Aux éleveurs bien sûr, mais aussi aux éleveurs bien sûr, mais aussi aux groupements désireux de réduire les écarts techniques entre leurs adhérents, aux équipementiers souhaitant valider par un diagnostic neutre leur innovation, aux constructeurs de bâtiments, firmes de génétique et fabricants d’aliments, banquiers et assureurs qui veulent vérifier le niveau technique de l’outil qu’ils financent ou garantissent, ou encore comme expert technique (sapiteur) missionné par des entreprises d’expertise.
Comment l’avez-vous mis sur pied ?
Je suis parti sur une idée précise : la création d’un système numérique constitué d’une base de données ouverte que l’on peut enrichir en continu, utilisable en élevage en mode déconnecté sous la forme d’un QCM (questions à choix multiples). Je ne l’ai évidemment pas créé seul. Il m’aurait fallu plusieurs informaticiens pour développer le système, ce qui était inenvisageable pour une société en cours de démarrage. Par le biais de la technopole de Quimper, j’ai intégré le programme Ouest Startups (French Tech) dédié aux porteurs de projets d’entreprises innovantes. Avec eux, j’ai affiné mon projet. Par la suite, j’ai rencontré les dirigeants de 6TM, une société d’ingéniérie informatique de Vern-sur-Seiche près de Rennes. C’est avec eux que j’ai développé la méthode numérique qui fonde Tell-Élevage.
Comment traduisez-vous toute votre expérience de la ventilation dans Tell-Élevage ?
Par des questions simples numérisées par Erwan, un des trois salariés de Tell-Élevage, questions auxquelles le programme répond par oui ou par non. En fonction de la réponse, Tell-Élevage ouvre une nouvelle question, et ainsi de suite. Pour un seul sujet, il peut y avoir plusieurs dizaines de questions. Par exemple : la sonde de température est-elle trop haute ou trop basse ? Est-ce un problème grave, moyennement grave ou peu grave ? Nous avons inséré dans le programme des questions parfois anodines (corrosion de certaines pièces, comme du câble des trappes d’ouverture d’entrée d’air) parce que par le passé, j’ai pu voir des problèmes en découler. Nous avons modélisé à ce jour près de 2 000 questions et on en ajoute tous les jours. Trois experts recrutés par mes soins, des spécialistes de l’électro-technique et la formation, la ventilation et les machines à soupes, le montage et la gestion de franchises m’ont apporté leur vision d’expert.
À l’issue du diagnostic, qu’est-ce que qui se passe ?
Le diagnostic relève dans presque tous les cas des non-conformités majeures ou critiques. Un rapport précis par niveau d’importance et un plan d’action sont mis à disposition de l’éleveur sur une plate-forme privée numérique Tell-Élevage. Ce plan d’action permet de nommer et de suivre très facilement soit un pilote de l’ensemble des actions, soit des pilotes pour chaque action. Des ressources adaptées à chaque non-conformité sont aussi disponibles afin de bien comprendre l’impact sur le résultat mais aussi de trouver des solutions existantes. Tell-Élevage a réalisé une quarantaine de diagnostics de recherche et développement in situ chez des éleveurs partenaires. La commercialisation du diagnostic a démarré en juin dernier.
Qui réalise le diagnostic ?
Tell-Élevage réalise le diagnostic au travers d’un réseau de franchisés que nous sommes en train de constituer. Il y en trois actuellement, deux en volaille dans le nord et le sud du Finistère et un en porc dans les Côtes d’Armor qui ont été formés dans notre propre centre de formation, Give. Ce que nous leur proposons, c’est un territoire de 300 à 400 élevages chacun, un équipement informatique complet (tablette et portable de marque Apple), une armoire de désinfection de leurs équipements informatiques et l’accès à des véhicules dont les prix ont été négociés. Nous ambitionnons de disposer à terme de 40 franchisés en France (moitié en porc, moitié en volaille) et de nous développer à l’international dans un second temps. Tell-Élevage visera en priorité les zones que j’ai parcourues par le passé, en association avec un opérateur de l’élevage sur place.
Pour en savoir plus sur le diagnostic technique cliquez-ici : Diagnostic technique bâtiment avicole – Weezyou