Aujourd’hui, un nombre croissant d’éleveurs de canards ont recours à la médecine alternative pour améliorer l’état de santé de leurs oiseaux. En l’espace de quelques années, les conditions d’élevage, les impacts sur l’environnement et le bien-être animal sont devenus les principales priorités des éleveurs et des consommateurs. Depuis 2011, l’utilisation de médicaments et l’achat d’antibiotiques ont diminué de moitié dans les exploitations agricoles.
“ANTIBIOTIQUE NE VEUT PAS DIRE AUTOMATIQUE”
Pourquoi cette allégation de santé, prouvée pour les humains, ne s’appliquerait-elle pas aux animaux d’élevage ?
Au cours du 20ème siècle, les antibiotiques ont permis de réduire les taux de mortalité liés aux maladies infectieuses. Cependant, leur utilisation répétitive à grande échelle a entraîné l’émergence de bactéries résistantes à ces médicaments, tant chez l’homme que chez l’animal.
Les agriculteurs se tournent vers les médecines alternatives en raison d’une volonté mondiale de démédication du bétail, motivée par la pression sociétale sur l’agriculture et la réduction de l’utilisation des intrants chimiques. La volonté des consommateurs de manger plus sainement conduit les producteurs à s’appuyer sur des cahiers des charges qui encouragent la réduction du recours systématique aux médicaments, notamment aux antibiotiques.
Aborder la question de l’utilisation des médecines alternatives en élevage, c’est rétablir l’équilibre naturel des animaux et de leur environnement dans les exploitations : une alimentation équilibrée, un stress limité et le confort des bâtiments (équipements en quantité suffisante) en sont les conditions préalables. L’idée est de permettre aux animaux de développer leurs propres défenses naturelles.
Pour une efficacité optimale, les médecines alternatives appellent à repenser en profondeur les systèmes de production et à réintroduire les fondamentaux en la matière : soins apportés aux vides sanitaires, chauffage des bâtiments, qualité de l’eau, qualité des intrants, litière fraîche, disponibilité du matériel, surveillance des animaux et efficacité des actions… autant de leviers de performance qui sont interdépendants et déterminent les performances des lots.
LES HUILES ESSENTIELLES COMME SOINS CURATIFS
Il est donc désormais possible de choisir entre l’utilisation d’un antibiotique ou d’une huile essentielle pour soigner les animaux. Par exemple, un mélange d’huiles essentielles à base de thym peut être administré aux volailles en cas de toux. Des outils tels que le Phytogramme permettent de tester les effets inhibiteurs d’un mélange d’huiles essentielles.
d’un mélange d’huiles essentielles et de sélectionner systématiquement la solution aromathérapeutique optimale. Tout comme l’Antibiogramme le fait pour les antibiotiques, cet outil détermine les huiles essentielles nécessaires pour améliorer la santé des oiseaux.
HUILES ESSENTIELLES, PROBIOTIQUES ET AUTOVACCINS COMME SOINS PRÉVENTIFS
Les éleveurs qui choisissent la médecine alternative utilisent également les probiotiques pour maintenir et améliorer l’équilibre microbien des intestins des canards et de leur milieu de vie. Il existe aujourd’hui une large gamme de probiotiques pour adapter cette flore et empêcher les agents pathogènes de s’installer.
Certains produits qui permettent de diminuer le PH intestinal permettent également de créer une flore plus bénéfique pour l’animal.
Les autovaccins peuvent s’avérer des solutions efficaces lorsqu’il s’agit de protéger un lot d’animaux. Ces vaccins produits à partir de bactéries reconnues comme pathogènes pour la production – sont injectés aux oiseaux en production : on constate ensuite que la résistance aux maladies est améliorée, sans pour autant diminuer les défenses immunitaires des oiseaux.
La diffusion d’huiles essentielles est également utilisée par certains éleveurs à titre préventif ou pour améliorer les performances. Par exemple, on constate que l’huile essentielle de lavande est efficace pour réduire le stress des canetons durant les premiers jours de vie. Moins de stress signifie une meilleure consommation d’eau et de nourriture, et plus d’exploration signifie un début de vie réussi.
Aujourd’hui et pour les années à venir, la tendance s’oriente vers une utilisation raisonnée des médicaments qui inclut la médecine alternative comme base solide et outil à long terme. L’utilisation d’antibiotiques ne doit pas être exclue dans les exploitations agricoles, car il s’agit d’un outil puissant qui doit toujours être utilisé lorsque cela est justifié. La médecine alternative est entièrement destinée à être utilisée en complément de la médecine conventionnelle.