Les agriculteurs payent le prix fort… pour que fleurissent des petits prix dans les rayons des supermarchés. Le consommateur l’ignore mais les coûts de production ne sont que rarement couverts par les recettes des ventes des produits agricoles en grande surface. Dans ce contexte tendu, la marge de manoeuvre des producteurs face à l’aval de la filière est restreinte. Pour venir en aide aux agriculteurs, Tell-Elevage s’attache à repenser l’organisation de la production en éliminant les coûts cachés dans les bâtiments d’élevage.
Dans l’assiette, le discount fait pression sur l’amont de la filière.
L’Observatoire des Prix et des Marges (OFPM) étudie les coûts de production, de transformation et de distribution des produits de grande consommation vendus dans les grandes surfaces. Cet organisme répertorie les prix de 200 000 références dans des milliers de points de vente et publie annuellement un rapport sur la formation des prix et des marges des produits alimentaires. Le rapport 2019 confirme une tendance amorcée depuis plusieurs années. Selon le Président de l’OFPM, Philippe Chalmin, la couverture des coûts de production agricole (en tenant compte du coût du travail) reste précaire. Elle demeure même négative pour l’élevage y compris cette année pour le porc. Au bout de la chaîne en revanche, les prix sont stables. « Le seul véritable gagnant est le consommateur » selon Philippe Chalmin. L’acheteur bénéficie de prix stables tandis que les producteurs doivent faire face aux contraintes de marchés fluctuants, lissés par les intermédiaires de la distribution et les industriels de la transformation, au détriment des acteurs de la production. Le syndicat majoritaire, FNSEA déplore que « la valeur soit captée par les acteurs de l’aval de la filière, industriels et distributeurs confondus, pendant que les producteurs souffrent de la baisse des prix de leur production ».
Côté champs, ouverture de la chasse aux coûts cachés.
Face aux fluctuations, les producteurs entament des démarches de rationalisation de leurs coûts. Lorsque l’équilibre est -au mieux !- précaire, producteurs traquent et éliminent le moindre coût. Comment ? La plupart du temps en s’appuyant sur les coopératives agricoles (auxquelles adhèrent environ 75 % des agriculteurs). Les entreprises coopératives du secteur agricole emploient plus de 160 000 salariés et pèsent 40 % de l’agroalimentaire français. Une vingtaine d’entre elles réalisent annuellement un chiffre d’affaires au-delà d’un milliard d’euros. Si ce poids des coopératives est sujet à débat, notamment dans les filières d’élevage, il n’en reste pas moins que face à la pression sur les prix, elles ont la capacité d’investissement nécessaire pour limiter cette influence. Et elles pourraient aller plus loin.
Tell-Elevage, un acteur indépendant au service des éleveurs et des coopératives l’observe : aujourd’hui, les producteurs et les coopératives investissent dans l’infrastructure et dans la recherche. « C’est un signal positif et nous pouvons aller plus loin. J’entends conforter et compléter la démarche de soutien aux producteurs afin de les accompagner dans leur lutte contre les coûts cachés. Nous proposons pour cela des diagnostics de bâtiment agricoles complets mais surtout indépendants. »
Redonner le pouvoir aux agriculteurs !
En rendant les bâtiments et les installations plus performants, les agriculteurs ont les moyens d’agir sur la marge en amont. Bien sûr, le diagnostic rend visible tous les petits défauts. « C’est le paradoxe de l’observateur » raconte Jean-Luc Martin, le fondateur de Tell-Elevage. « Il peut y avoir une certaine méfiance, la crainte des résultats. Pourtant le but du diagnostic n’est pas de trouver un coupable, mais des solutions d’amélioration ». Entre la conception d’un bâtiment et son utilisation il y a énormément de déperdition. La déperdition engendre des coûts car l’éleveur a davantage recours aux médicaments, impacte l’environnement, augmente sa consommation d’énergie, réalise de pertes et met en danger le bien-être animal et des travailleurs. Le diagnostic met par exemple en valeur une ventilation simplement obstruée par un dispositif d’éclairage. Animaux et éleveurs en font alors directement les frais : une ventilation inadaptée peut engendrer des retombées d’air froid sur les animaux, donc des maladies et un air malsain. Un cercle vicieux s’enclenche : coûteux émotionnellement et financièrement pour le responsable d’exploitation, qui voit ses animaux en mauvaise santé et doit avoir recours à la médication.
Rendre toutes leurs performances aux bâtiments agricoles, c’est donner une soupape financière aux éleveurs, leur donnant ainsi des armes pour faire face à un marché toujours plus exigeant en termes de prix.
Pour en savoir plus sur le diagnostic technique cliquez-ici : Diagnostic technique bâtiment avicole – Weezyou